La rencontre du mois

En complément du Numéro 1 de « l’Agecsa pour tous », nous vous proposons de rencontrer Guilain, 31 ans qui participe au programme ATASO (Accompagnement Thérapeutique de Adultes en Situation d’Obésité) depuis Juin 2022.

1. Comment avez-vous connu le programme ATASO

C’est sur l’impulsion de mon ancien psychiatre que je suis venu. Je n’étais pas dans l’optique de perdre du poids à ce moment-là, je suis surtout venu par curiosité.

2. Pourriez-vous me décrire votre parcours dans ce programme ?

J’ai fait un 1er rendez-vous et les ateliers se sont enchainés rapidement ensuite. J’ai revu ma référente 4-5 fois en individuel pour savoir comment se passait les ateliers et faire le point sur mes objectifs. Lors de ces rendez-vous elle m’aide à dégager des objectifs car J’ai du mal à cerner mes problèmes. Je suis dans un rééquilibrage de mon mode de vie, j’ai mis en place les bases mais il faut consolider.

3. Comment se passe les ateliers ?

Les ateliers commencent toujours par une présentation avec une petite question à laquelle on répond (c’est toujours une question différente)
On se met d’accord sur des règles de vivre ensemble.
Les ateliers sont différents mais globalement ils sont très ouvert à la discussion, à l’échange, au partage et accessible au plus grand nombre.

Personne n’est obligé de parler, chacun vient avec ce qu’il a.
Je me suis senti plutôt à l’aise dans les ateliers même s’il m’est arrivé d’être perdu. Voilà quelques exemples d’ateliers auxquels j’ai participé :

Relaxation :

Je ne suis pas réceptif à la relaxation mais j’ai quand même pu constater que la cohérence cardiaque me faisait du bien « je me suis endormi sur ma chaise ».

A l’écoute de ma faim : On m’avait donné la consigne de se lever et de ne pas déjeuner jusqu’au signe de la faim. Je n’ai pas eu de signes donc je n’ai pas mangé de la journée. Je n’avais pas compris qu’au bout d’un moment il fallait manger même si on n’avait pas les signes. Cela m’a tout de même permis de comprendre certaines choses :

  • Je me suis retrouvé sans repères et je me suis rendu compte que l’alimentation rythmait mes journées. En effet, étant sans emploi j’ai pu constater que l’alimentation prenait une grande place dans ma vie.
  • Les échanges lors de l’atelier mon permis de mieux connaitre les signes de la faim et de comprendre que par exemple la mauvaise humeur était un de mes signes.J’ai été surpris par la dégustation pleine conscience. C’était une période où je faisais un jeun intermittent donc la dégustation du matin m’a donné faim alors que je n’avais pas déjeuné. Ayant réactivé ma faim j’ai eu du mal à me concentrer pour le reste de l’atelier.

4. Que vous apporte ce programme ? Qu’avez-vous appris ?

Ce programme m’a permis de me mettre au sport même si je n’étais absolument pas venu pour cela. L’Educatrice en activités physiques adaptées m’a poussé à la fin d’un atelier.

Le gros changement est venu grâce à l’APA payante.

J’ai fait les ateliers mon corps en mouvement puis j’ai enchainé sur l’APA payante, d’abord une séance/ semaine puis 2 avec l’arrivée de Manon (stagiaire APA). En avril j’ai demandé, à ma grande surprise, une 3eme séance. Actuellement je peux faire qu’une seule séance par semaine (en l’absence de stagiaire APA) mais j’ai pu maintenir plusieurs séances cet été en faisant du renforcement musculaire avec 1h de marche et des montées régulière à la bastille.

Les ateliers m’ont aussi permis de faire des rencontres à un moment où j’étais renfermé sur moi, beaucoup d’échanges.

5. D’après vous quels sont les points forts et les points faibles du programme ?

Points positifs : Complet, beaucoup de thématiques, très convivial, les encadrants sont ouverts à la discussion et à l’écoute.

L’atelier « bien manger sans se ruiner » m’a aidé à ajuster mon budget pour faire les courses grâce aux différentes adresses que l’on m’a donné.

Points négatifs : En situation d’obésité depuis mes 5 ans, j’avais déjà pas mal de connaissance théorique et je n’ai pas découvert grand-chose lors des ateliers. J’aurai eu besoin de traiter les sujets plus en profondeur. Néanmoins chaque fois que j’en ai eu besoin on a pu me donner les informations nécessaires lors de mes entretiens individuels.

6. Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui hésite à intégrer le programme ?

Se renseigner
Le 1er entretien sert à cerner 2-3 bricoles, il n’y a pas d’engagement, il n’y a rien à perdre.
Ça peut aider à prendre conscience de certaines choses et on peut rencontrer quelqu’un qui nous aide.

7. Quelles sont vos attentes pour la suite ? Comment vous sentez-vous par rapport à cela ?

Je suis arrivé avec l’attente d’un accompagnement personnalisé vers la chirurgie. Je ne pense plus à la chirurgie sauf si j’arrive à un palier de perte de poids.

Je vais persévérer dans mes efforts en maintenant mon rythme sportif et en perfectionnant mon équilibre alimentaire car actuellement je ne mange pas assez. Je n’ai plus d’attrait pour la malbouffe.

Cette année a été très riche en perte de poids (40kg en 1 an).
En 2016 j’avais perdu 30kg en 6 mois mais j’avais tout repris. Il faut réussir à se maintenir sur le temps. J’avais peur de l’été, de ne pas avoir d’énergie avec la chaleur mais j’ai pu maintenir avec la chaleur.
Je garde en tête que la reprise de poids peut arriver mais ça ne me fait plus peur pour différentes raisons :

  •  J’ai réussi à verbaliser mon envie de perdre du poids avec ma famille et mes amis.
  • Je me pose des limites mais je m’autorise quelque chose lorsque j’en ai envie.
  • Je suis optimiste pour la suite, j’ai passé la canicule, je me suis affirmé avec mes potes. Ils voient quej’ai maigri et m’encourage désormais.J’aimerai bien repasser sous la barre des 100kg comme en 2004 mais je n’ai pas de poids idéal, quand j’y serai je le saurai.
    Quand je vois des gens dans la rue avec les même habits que moi je me dis que je me suis adapté à la société et c’est beaucoup plus simple pour moi de m’habiller car je ne suis plus obligé de faire des kilomètres pour aller dans des boutiques spécialisées.

La rencontre du mois